Fatalis – Le Temps de Malheur

J’ai horreur de lire des livres derrière un écran. Les gens se touchent en parlant du confort donné par une tablette/kindle mais personnellement je ne peux pas : j’ai besoin du format papier. Alors évidemment, quand un ami m’a parlé du roman qu’il était en train d’écrire et qu’il m’a envoyé le PDF des premiers chapitres, je l’avais un peu mauvaise. Je me suis forcé à lire une partie infime du contenu et au final j’ai décrété que je lirais son torc- livre que lorsque ce dernier aurait une réelle existence physique, avec comme arrière-pensée l’idée que ça arriverait pas de si tôt. Bien mal m’y a pris, quelques semaines plus tard le bougre recevait une proposition d’édition qu’il refusa pour plutôt se lancer dans l’auto-édition. Fidèle à ma parole je me suis procuré l’ouvrage dès l’ouverture des commandes et voilà, aujourd’hui, je peux enfin parler de ce qu’il a commit en connaissance de cause.

Ce tome, Le Temps de Malheur, pose les bases d’une trilogie, Fatalis – Legenda que son auteur décrit sur son site comme «   un projet de longue date, commencé en 2007 et toujours en cours aujourd’hui. Il s’agit d’une épopée romanesque appartenant à un genre inédit, que j’ai nommé la fantaisie noire historique. » à ne pas confondre avec la Deep Dark Fantasy (pourtant certaines scènes dans ce livre rappel vraiment les meilleurs passages des films de Van Darkholme).

Grosso modo, l’histoire se passe dans notre monde au XIIIème siècle, mais de nombreux éléments fantastiques et magiques interviennent dans l’histoire, à la manière de la série de Dark Fantasy Le  Trône de Fer. On y suit principalement deux personnages, Christof et Franz, membres de la même guilde de malandrins et qui serons amenés à rencontrer un troisième larron, Johannes qui bosse pour un de leurs employeurs. Ensemble, ils serons confrontés à des missions délicates et à l’horreur de l’Hérésie dans cette fabuleuse période qu’est le Moyen-Age du XIIIème (avec entre autre la progression du pouvoir des inquisiteurs et de l’influence cléricale en général).

Parce que quand Nausea, l’auteur, parle de roman historique c’est pas de la déconnade : le monsieur est rompu à l’art de la reconstitution historique (membre d’une compagnie et tout le temps à la recherche de nouvelles sources certifiées) et il peut se vanter de posséder suffisamment de connaissances pour décrire avec la plus grande exactitude la vie de cette époque (et ça fait bougrement plaisir par exemple de lire une description exacte de l’équipement militaire de cette époque et non une énième vision romancé façon Viollet Le Duc) , l’aspect réaliste étant amenuisé par la présence des rares éléments fantastiques.

De ce fait, le style d’écriture est un peu particulier, mêlant moyen-français et français moderne et quelques allocutions latines. Ca donne une lecture pas forcément évidente pour le lecteur non averti, voir un peu lourde pour certains, mais l’auteur a disséminé des notes un peu partout afin de faciliter la lecture.

Evidemment, pour son premier roman, y a quelques défauts. L’édition que je possède, la première impression, a certains passages du texte mal imprimé avec une encre plus ou moins foncée, y a une ou deux fautes qui trainent dans le texte, certaines notes sont mal organisées et l’apparence du bouquin est pas forcément top : couverture qui pixelise, quatrième de couverture mal centrée… Mais notez bien que c’est réalisé par un amateur : il est juste complètement dans l’Esprit Doujin et ça diffère peu des fanzines que vous pouvez trouver en convention ! Certes, le prix peut faire un peu mal pour un produit imparfait et pour 300 pages, l’auteur ne gagnant que un euro sur chaque vente, mais bon, faut bien faire vivre le petit commerce et encourager la jeunesse. De plus, le contenu du livre est réellement plaisant à découvrir pour qui à un minimum la fibre médiéviste et c’est mon copain, donc achetez le !