Wazabi 8 – La convention

Et une nouvelle convention dans l’Ouest… Enfin nouvelle, pas vraiment ! Les soirées Wazabi sont intégrées au paysage Nantais depuis 2007 et pour cette 8ème édition, l’équipe a fait évoluer le format pour passer dans la cours des grands : nouvelle salle (apparemment deux fois plus grande que la précédente) et surtout deux jours de festivités, du samedi 14 au dimanche 15 septembre.

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De ce que j’ai pu voir, la comm’ globale autour de l’event était pas trop nase. Des affiches en ville, beaucoup de bouche à l’oreille ainsi qu’une grande activité sur les réseaux sociaux afin de présenter les partenaires, les stands et surtout les invités. Et autant dire qu’il y avait « du lourd », la majeure partie des idoles actuelles de la jeunesse ! Le Joueur du Grenier, Bob Lennon, Usul et Dorian, Pen of Chaos… Et des gens un peu moins connus visiblement comme Erell et Makiko Furuichi (ou du moins ses œuvres présentées au public).

En terme de stands, aucun changement par rapport aux conventions nantaises habituelles : Jap’N Go et Japanim ainsi que l’éditeur Black Box pour les pros ; No-Xice, PoWa!, Pix’N Joy, Datura/Lilly Seekwet, l’AJFJ… Pour ne citer qu’eux au niveau amateur. Et pour ne pas changer les bonnes habitudes, j’étais présent en tant que staff pour l’association PoWa! (qui recrute d’ailleurs, rejoignez-nous !).

Si les premiers contacts furent un peu brouillon, le temps de trouver le bon locuteur afin de confirmer notre présence, la suite fut plutôt bien gérée, les réponses tardives ne venant que de notre côté… Et les fails en terme d’organisation ne viendrons finalement que de nous .

 

Enfin quand même, un petit point négatif pour débuter le samedi, c’est l’espace alloué. Certes, pour une fois nous étions à côté de l’entrée, ça change par exemple de JapaNantes (où il fallait réellement creuser pour nous trouver) mais seulement deux moitiés de tables pour nos jeux, c’était vraiment trop peu ! Après quelques minutes de galère, ça a donné un stand avec deux titres présentés : Dance Dance Revolution et Beatmania IIDX (en alternance avec Pop’N Music). Le samedi a aussi marqué le baptême du feu pour deux nouveaux staffs PoWa qui reviendront peut-être aux prochaines conventions, si cette expérience leur a plu !

L’équipe Wazabi elle était au taquet, c’était définitivement sympa et certains points sont plutôt intéressants à noter ! Déjà leur « uniforme » est une excellente idée, car l’event peut se targuer de posséder une réelle identité. Wazabi, c’est (à mon sens) avant tout une scène où les jeux dans « l’esprit Wazabi » présentés par Bizu s’enchainent, c’est « la base » (amplement assurée grâce à la nouvelle salle, sa très grande scène et ses nombreux sièges). Vient s’ajouter à ce premier point l’aspect graphique (via leur mascotte notamment), qui est du coup renforcé grâce à ces tenues spéciales staff ! C’est un petit détail tout con, mais qui fait la différence.

En plus de ça, l’équipe en elle-même était vraiment très cool. Certes, certains sont des amis/connaissances de plus ou moins longue date, donc forcément le courant passait déjà bien, mais j’ai été agréablement étonné de leur compétence et sérieux : checks réguliers sur les stands pour s’assurer que tout allait bien, disponibilité excellente à la moindre demande/question (et réponse dans la foulée, contrairement à certains events où il faut qu’elle fasse le tour de l’équipe avant d’être éclairée)… Cri d’amour venant de l’estomac : le petit-déjeuner partagé au bar avec tout le monde, c’était aussi super sympa et a permit d’instaurer une ambiance conviviale rapidement. Et n’oublions pas les gens en cuisine et le système de distribution du déjeuner très efficace, rien à redire là-dessus.

 

Non, le vrai problème de cette Wazabi, c’était les visiteurs. Un peu comme d’habitude, non ? Entendons-nous : je n’aime pas l’évolution actuelle des conventions, encore moins que toutes celles qui ont précédées jusqu’à maintenant. Mais de quelle évolution je parle ? Celle de l’importance des invités francophones, les youtubeurs !

Leur présence est devenue une obligation pour faire du chiffre d’entrées et il semble donc normal que tout soit misé sur eux. Déjà lors de la précédente édition, avec Bob Lennon comme invité, la salle avait dû stopper les entrées face à l’affluence massive des fans. C’était un joyeux chaos, mais ce nouvel aspect n’en était qu’à ses balbutiements. Aujourd’hui bordel, les gens ne viennent que pour eux ! L’entrée du salon n’était pas très coûteuse, 6e à la journée et 10e pour les deux jours, ce qui permettait au plus grand nombre de visiter. C’est très bien, mais c’était aussi la porte ouverte à certaines dérives : la présence de gens dont le but exclusif était de rencontrer son idol, choper un autographe après une queue interminable suivie d’un départ immédiat de l’event. En tant qu’exposant, l’impression de ne servir que de bouche-trou est de plus en plus forte, ce qui est plutôt désagréable.

 

IdolMasterWazabi

YoutuberM@ster

Et à la limite, ceux qui partaient immédiatement étaient les moins relous. Mais alors ceux qui restaient… Insupportable ! Pas mal de groupes de jeunes con(ne)s, baveurs et vaguement imbus de leur faible culture vidéoludique construite grâce à leur meilleur ami virtuel qui présente des vidéos en toute intimité devant plusieurs millions de spectateurs et qui refusent d’aller voir plus loin que ce qui leur a été présenté tout en singeant répliques « cultes » et manières d’agir et s’habiller de ces starlettes… Le summum du ridicule a été atteint quand j’ai vu certains jeunes youtubers tourner des vidéos avec leur portable en fin de journée afin d’annoncer leur rencontre avec telle vedette et ainsi grappiller quelques vues supplémentaires. Ou alors ce fut lors d’échanges de civilités entre fanboys du Grenier et fanboys Lennon, je sais plus trop.

D’ailleurs une amie a émis l’hypothèse que ce fanboyisme pouvait influencer sur l’orientation sexuelle des fans. Car si les jeunettes se font dédicacer leurs boobs (voir ici) et frétillent de plaisir face à ces hommes adulés, quid des garçons tout juste formés ? D’après elle, cette vénération pourrait créer des sentiments difficiles à exprimer pour ces adolescents adeptes des blagues potaches. Qu’en pensez-vous ? Vous êtes plutôt Bear ou Bishô ? J’ai des photos de cosplayeuses dont je cherche l’identité, vous pouvez m’aider à stalker ?

Fin de la parenthèse. Ma réaction face à ce changement est-elle dû à une fierté mal placée ou élitisme primaire ? Peut-être bien oui, mais je trouve que ce nouveau public, ce grand public à la moyenne d’âge de plus en plus basse, plutôt repoussant car entièrement réfractaire aux découvertes (surtout quand c’est exotique). Comment présenter des jeux musicaux japonais à des gens nourris aux adaptations occidentales et qui est persuadé que ces dernières sont la source de ce genre ? Comment faire comprendre à un visiteur attendant son autographe de Bob Lennon que non, passer Through The Fire and Flames sur Guitar Hero III ne lui permettra pas de passer des 12 Another sur Beatmania IIDX quoi qu’il en dise ? La mauvaise foi dont certains font preuve face à l’échec et leur incompréhension est un peu désolante et empêche le pauvre staff esseulé de prodiguer conseils et informations utiles. Si encore tout le monde était fan d’Usul et Dorian, peut-être que tout serait-plus simple ? En tout cas, c’est la première fois que je suis confronté à un tel dédain, pour nos jeux ou même pour la production japonaise en générale. Le jeux vidéo nippon n’est certes plus du tout auréolé de sa gloire d’antan, mais dans un salon dédié à la japanime, c’est tout de même étonnant.

A contrario, les quelques visiteurs présents pour l’event en lui-même (ou seulement pour les dédicaces mais avec un minimum d’ouverture, j’en ai croisé quelques uns aussi quand même !) offraient du bonheur en barre et c’est dans ces cas là qu’être intervenant sur un stand devient agréable. Plus particulièrement, dans le lot, j’ai été très surpris de l’intérêt porté à Beatmania IIDX qui aura été définitivement le jeu de notre stand le plus pratiqué. Pas mal de personnes échouent lors de leur premier essai sur cette série, tant la difficulté est élevée même au niveau 1. Mais pour une fois, c’est une succession de validations à laquelle j’ai assisté, suivies de déclarations ravies. La parité a même été respectée grâce un nombre non négligeable de filles qui ont passées leurs premières chansons, contrairement à d’habitude où ces demoiselles préfèrent soulever leur jupe en rythme sur Dance Dance Revolution . Une bonne chose que j’espère voir répétée lors de nos prochains stands.

 

Celui-ci aura d’ailleurs été une belle catastrophe, mais c’est les problèmes du direct ! Imaginez que votre matériel lâche au fur et à mesure pendant le week-end, obligeant par exemple à mettre du Guitar Hero pour remplacer DDR (à la grande joie de certains…) et vous obtiendrez plus ou moins notre situation le dimanche, qui aura été placé sous le signe du système D. Mais ça m’arrange pas tout ça, parce que des tapis ça coûte deux reins que je ne possède déjà plus.

 

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En conclusion, j’ai des sentiments très partagés sur cette huitième édition. Le travail de l’équipe Wazabi est à saluer, aucun doute là-dessus (tellement que No-Xice a accordé un 6/10 à cette édition, ce n’est pas rien !) et les visiteurs se sont visiblement bien amusés, c’est l’essentiel ! Mais du point de vue de stand, c’est un peu plus mitigé : espace trop petit et emmerdes internes à mon association ont faits qu’elle n’a pas été si agréable que ça à vivre. Fort de cette expérience et des notes qui ont été prises, les prochaines éditions devraient sans doute mieux se dérouler !.

 

Et ici, des photos d’une partie de l’évènement.

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2 réflexions sur “Wazabi 8 – La convention

  1. Pingback: Compte-rendu de la Wazabi 8 | SuzieSuzy

  2. Merci pour les liens – notamment vers Fraizibi ^.~ – l’article est bien documenté et particulièrement… Pertinent, de ce que j’ai pu voir sur place, en bien des aspects !
    Bonnes fêtes de fin d’année.

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